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HISTOIRE DE NERIS LES BAINS
2 août 2006

LEGENDE DES SOURCES DE NERIS

Il y a bien longtemps, des milliers et des milliers d'années avant la naissance du Bon Dieu, à l'époque où les héros, les géants et les monstres parcouraient la terre, vivaient les Néréides, filles de Nérée et de sa soeur Doris, petites filles de l'Océan et de Thétys. Ces cent cinquante nymphes séjournaient au fond des ondes de la mer Egée, et dans leur voluptueux regard se reflétaient les abîmes d'amour qui ont produit Vénus. Elles formaient le cortège de Neptune et environnaient son char, passant tout leur temps à folâtrer dans les eaux, et à charmer les habitants des flots par leurs grâces naturelles et par les belles formes de leur corps.

Suivant les ordres de Neptune, Nérée avait décidé qu'elles épouseraient les fils de Triton de façon à former une race de Dieux marins qui peupleraient son empire. Mais deux d'entre elles résolurent de se soustraire à cet ordre : la plus âgée que l'on appela Thétys du nom de son aïeule, réussit à épouser Pélé malgré la jalousie de Neptune et de Jupiter. La plus jeune s'éprit également d'un simple mortel Dus le père des Gaulois. Pour rejoindre son amant, elle déroba le char de feu aux chevaux verts dont chaque roue et chaque coursier portait une étoile, et s'enfuit vers la Gaule.

Comme elle approchait du centre de la Gaule et de la forêt où habitait Dus, Neptune irrité déchaîna les vents et la tempête, et le char désemparé vint se briser et s'engloutir dans la profondeur de la terre, à l'endroit où plus tard devait jaillir les sources thermales de Néris. Aujourd'hui encore, on montre en bas de la grande côte de Néris, dans la prairie qui précède Sainte Agathe, à gauche en allant à Montluçon, un terrain mouvant en forme de vivier, sur lequel croissent des glaïeuls : sorte de goufre au fond duquel aurait disparu le char enchanté qui portait la dernière des Néréides.

(La fontaine Sainte Agathe se trouve donc sur la plaine du même nom, à gauche en direction de Montluçon juste après le chemin remontant sur Bloux. On peut y apercevoir la station de captage)

Emu par les plaintes de Nérée et de Doris, Neptune finit par se laisser attendrir, il retira des profondeurs de la terre les étoiles du char englouti, et en forma une constellation que l'on appela plus tard le Chariot de David : c'est de là que vient la légende, très enracinée chez nos vieux paysans, que le char du Roi David a été enfoui dans le sein de la terre à Néris même. Quant à la Néréide, il la transforma en une magnifique source douée des vertus les plus bienfaisantes, mais en lui imposant l'obligation de rester sommeiller sous la terre, jusqu'à ce qu'une vierge de la race de Dus vint la délivrer. A la prière de Dorus une véritable forêt de buis vint couvrir la vallée où reposait la dernière des Néréides, et y former comme un immense cimetière : au lieu même où elle avait été engloutie, un tilleul, des roses et des glaïeuls poussèrent sans avoir jamais été semés. Et ces fleurs qui ornaient le tombeau de la Néréide avaient une odeur plus suave, et des couleurs plus éclatantes que les autres, comme si elles avaient été vivifiées par la brise et l'odeur de l'Océan.

Il se passa un grand nombre d'années, et les descendants de Dus peuplaient la plus grande partie de la Gaule quand, il y a près de quatre mille ans, par un beau jour de printemps, de l'immense forêt, qui couvrait alors tout le Bourbonnais et dont la forêt de Tronçais représente le magnifique reste, sortirent trois belles jeunes filles dont la légende nous a conservé les boms : Tullia, Boina et Néria. Ces trois soeurs étaient les descedantes de Dryus, père des druides et arrière petit fils de Mage, fils de Dus : comme toutes celles de leur famille elles avaient été consacrées au culte des chênes, mais, ce jour, poussée par une force irrésistible elles sortaient de la forêt et s'en allaient à l'aventure. Dans sa main, Tullia tenait un marteau et Boina une faucille, quant à Néria, dans les plis de son devantiau soigneusement relevé, elle portait un vase plein d'eau qu'elle avait puisé au plus profond de la forêt, à l'endroit que l'on appelait la Moutte sauvage et où jaillissait une belle source d'eau, si chaude qu'elle brûlait les doigts, si belle que toutes les femmes venaient s'y laver, si bonne que beaucoup de malades en buvaient pour se guérir.

Nos trois Druidesses arrivèrent au point le plus élevé de la contrée, et là, séduites par la vue magnifique qui découvrait toute la région, elles résolurent de s'arrêter. Tullia qui, en qualité d'aînée marchait en tête, dits aux gens du pays accourus autour d'elle : "Nous vous apportons un présent précieux, une eaux merveilleuse qui conserve la beauté des femmes, calme toutes les douleurs et rend aux membres fatigués leur force et leur souplesse". Mais les habitants de ce pays étaient des êtres rudes et sauvages qui reçurent fort mal la pauvre Tullia : "Nos femmes sont assez belles pour ne pas avoir besoin de votre eau. Quant à nous, nous sommes assez forts et assez braves pour mépriser la douleur et la fatigue. Sans aucun doute la vertu de cette eau vient de l'esprit du mal qui vous a envoyées ici pour nous amollir et nous corrompre, aussi, nous allons vous châtier".

Aussitôt, saisissant la pauvre Tullia, ils l'entraînent au sommet de la colline où s'élevaient des pierres gigantesques qui leur servaient d'autel, l'étendent sur la plus haute de ces pierres et lui ouvrent la gorge. Epouvantées, Boina et Néria s'enfuient, non sans avoir ramassé le marteau que Tullia avait laissé tomber. Arrivées au bas de la colline, elles en frappent une roche. Aussitôt la terre tremble et les rochers s'écroulent, ensevelissant, sous leur décombres, maisons et habitants. Depuis ce moment, la colline de Toul Sainte Croix est couverte de pierres éparses, la terre y reste stérile et les habitants en sont réduits à boire l'eau du ciel car aucune source d'eau potable n'y jaillira jamais.

Boina et Néria s'enfuirent sans s'arrêter jusqu'au bord du Cher. A cette époque, les eaux de la rivière couvraient complètement la cuvette où se trouve édifié aujourd'hui Montluçon, formant un lac au milieu duquel se dressait une île, qui représentait la colline sur laquelle s'élève maintenant le vieux château. Cette île était couverte d'un bois épais et touffu, et personne ne s'y aventurait jamais, car on la disait hantée par des esprits malfaisants.

Epuisées de fatigue, nos deux druidesses s'endormirent sans défiance au bord de la rivière mais au matin, quand Néria se réveilla, elle était seule. Un indigène du nom d'Emmerock était venu pendant la nuit sur une petite barque, avait enlevé Boina et l'avait cachée dans le bois qui couvrait l'île voisine. C'est de l'union de Boina et d'Emmerock que naquirent les Boiens qui jouèrent un si grand rôle dans l'histoire de la Gaule et du monde.

Epouvantée par la disparition de sa soeur, Néria s'enfuit à nouveau, remontant le long d'une petite rivière dont l'aspect riant et tranquille l'avait séduite. Par un hasard singulier, elle arriva jusqu'à l'endroit où autrefois s'était englouti le char de la dernière Néréides et là, n'en pouvant plus, elle s'arrêta et s'endormit profondément.

Quand elle se réveilla, elle était entourée par les habitants du pays. Prenant pitié de sa jeunesse et de sa détresse, les femmes avaient soigneusement lavé ses blessures et l'avaient étendue sur une couche de buis parsemés de roses et de glaïeuls. Dés qu'elle se réveilla, elles lui offrirent du lait, des fruits et du miel.

Emue de cet accueil et poussée par une impulsion irrésistible, Néria prit le marteau de Tullia qu'elle avait soigneusement conservé et en frappa la terre en cinq endroits différents ; puis, dans chacun des trous faits par le choc du marteau, elle versa quelques gouttes de l'eau qu'elle avait puisée dans la source de la Moutte sauvage. Immédiatement, comme si cette aspersion avait suffi pour réveiller la Néréide qui sommeillait là depuis tant d'années, chacun des trous se transforma en un puits profond, dans lequel vint jaillir une abondante source d'eau si chaude qu'elle brûlait les doigts, si belle qu'on avait envie de s'y plonger, si pure que chacun voulait en boire et Néria dit à ceux qui l'entouraient : "Pour reconnaître vos soins et votre hospitalité, je vous fait don de cette fontaine merveilleuse : pendant toute la durée des temps, il y aura en cet endroit une source d'eau chaude qui ne tarira jamais. Il suffira à vos femmes de s'y plonger pour conserver toujours la jeunesse et la beauté ; pour vous quand vous serez blessés, fatigués et endoloris par les combats et par les durs travaux, vous n'aurez qu'à vous baigner et immédiatement la fatigue se dissipera, la douleur disparaîtra et un calme délicieux s'emparera de tout votre être".

Depuis lors bien des années se sont écoulées491, il y eu bien des changements, bien des alternatives de prospérité et de vicissitudes : les magnifiques monuments des Romains, de Lucius Appius, de Néron et de Julien se sont élevés, puis ont été détruits, ainsi que ceux de Pépin le Bref et de Charlemagne, mais conformément à la promesse de Néria, la source subsiste toujours marquant le tombeau de la dernières des Néréides et conservant aujourd'hui comme jadis ses qualités d'eau de calme et de beauté.

On dit que les habitants du pays ont conservé, eux aussi, les qualités d'hospitalité et de bienvaillance qui avaient séduit Néria et l'avaient incitée à laisser en ce lieu sa source merveilleuse.

Extrait de "LEGENDES BOURBONNAISES". Texte du docteur Piquand

Fascule 1 "NERIS"

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Commentaires
G
Mon nom est Laetitia Gineste, j' ai 14 ans et je uis l' arrière petite fille du Docteur Georges Piquand; ma grand mère était Thérence Piquand. J' habite à La Grande Motte dans l' Hérault et je ne sais rien de mon arrière grand père. Cependant, j' aimerais en savoir davantage sur lui !<br /> Voici mon adresse E-mail:<br /> misss-blondeee@hotmail.fr<br /> et mon adresse postale:<br /> 6 Place Oméga<br /> 34280 La Grande Motte.<br /> Cordialement !
J
Tu m'as fait chialer, qu'est-ce que c'est beau nom de dieu !!!!!!!
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