Détail sur Néris en 1872

Extrait du livre "Récits et impressions sur Néris les Bains par G. Clément (1872)

"Où Néris donne sur son état actuel quelques renseignements :

Autrefois splendide ville romaine je ne suis plus qu'un gros bourg du département de l'Allier. Pour me consoler, on m'appelle quelquefois petite ville, les poètes disent villule.

Mais j'aime mieux être bourg français que fastueuse cité étrangère.

Au premier janvier 1821, je ne comptais que 1 102 habitants ; le recensement de 1872 m'a appris que je renferme 2 080 âmes. A la même époque le nombre des malades venus à ma source thermale était de 500 ; maintenant il s'élève à plus de 2 000.

Mes intérêts sprirituels sont confiés à deux prêtres. Pendant la saison un autre prêtre donne à l'Hospice des retraites aux malades. Tous les dimanches à l'église paroissiales, il y a deux messes, l'une à 6 heures l'autre à 9 heures. Les vêpres sont à 3 heures. A l'Hospice il y a une messe à 11 heures et le soir à 7 heures bénédiction.

Mes intérêts temporels ont été remis par le vote de mes habitants entre les mains de 16 conseillers municipaux qui ont choisi pour maire M. Paul Rambourg de Montassiégé, et pour adjoint M. Auguste Rochette. Le secrétaire de mairie est M. l'Instituteur.

Bientôt et à ma grande satisfaction, je pourrai offrir une gare aux nombreux étrangers qui m'honorent de leur présence. Mon conseil municipal va s'occuper de la belle avenue de 4 kilomètres qui doit y conduire. Sur cette avenue de nombreuses voitures très confortables seront à la disposition des voyageurs. On les trouve aussi toujours prêtes pour les promenades. Pour les courses plus pittoresques une administration bien connue dans le pays offre toutes les ressources désirables.

A votre arrivée à Néris vous n'aurez que l'embarras du choix parmi mes vingt hôtels et mes trente maisons garnies. Je vous les recommande tous et toutes, car tous et toutes sont dignes de votre confiance.

Mes eaux thermales sont en régie depuis 1829, en 1868 le produit a été de 36 628 et les dépenses de 38 824. Le service médical de mon établissement thermal est confié à M. Bonnet de Malherbe, médecin en chef, inspecteur. C'est lui qui assigne à chaque employé sa fonction spéciale, de manière à assurer la bonne administration des eaux. L'Inspecteur adjoint est M. Faure. Médecin consultant, M. Pironon. Régisseur, M. Kontercroub. Agent comptable, M. Ducros. Surveillant du service au grand établissement, M. Mâle. Au petit établissement, M. Forichon.

L'instruction des garçons et des filles est confiée à deux écoles communales et à deux écoles libres. L'école des garçons à Néris est dirigée par MM. Bousquet et Jamet, et compte 130 élèves ; celle des Ferrières par M. Aumaître. L'école communale des filles est sous la direction des soeurs Isabelle et Léonie, de la communauté de Bourges. Melle Mathilde Cornudet a ouvert depuis plusieurs années une école libre. J'aime à constater, que dans toutes ces écoles il y a une noble émulation pour former le coeur au bien, l'esprit au vrai.

Dans la rue de Marcoing, près de la belle avenue de platanes, se trouve la bureau de la poste aux lettres, une boîte supplémentaire est placée au midi du grand établissement à droite.

Directrice : Mme Passant. Heures du départ : 1er départ à 5 heures du matin pour Montluçon ; 2ème départ à 7 heures du matin pour le midi de la France et l'Algérie ; 3ème départ à 5 heures 15 minutes du soir pour toute la France et l'Etranger. Distributions - il y a 3 distributions : la 1ère à 7 heures du matin ; la seconde à 10 heures et demie ; la 3ème à 8 heures et demie du soir.

Bureau télégraphique. Au pavillon des bureaux de la régie est installé un bureau télégraphie. Titulaire du bureau : Mme Jamet. Le bureau est ouvert tous les jours de 9 heures du matin à 7 heures du soir. Les dimanches et les jours fériés de 8 heures à 10 heures du matin et de 3 heures à 6 heures du soirs.

Je tiens aussi à vous rassurer contre les éventualités d'incendie ; une compagnie de pompiers bien organisée est, dans ces cas heureusement très rares, d'un précieux secours.

Deux gendarmes et un garde sont aussi là pour constater que je suis une petite ville qui aime l'ordre et la paix.

Sur ce, bienvaillant lecteur, que Dieu vous ait en sa sainte garde."