Réunion du conseil municipal du 11 décembre 1898
Mrs ROCHE et DUMAS demande que le conseil décide que le procès verbal de la dernière réunion du conseil municipal sera rectifié en ce sens qu'il sera dit que Mrs ROCHE et DUMAS ont voté contre dans la délibération relative aux fournitures classiques aux enfants des écoles.
Place des Baraques
Mr le maire donne lecture d'une lettre par laquelle Mr le Sous Préfet dit "qu'il est informé que la commune de Néris dispose indûment pour les emplacements qu'elle a l'intention d'affermer d'une place qui appartient à l'Etat et que le concessionnaire de l'établissement Thermal doit avoir la jouissance de cette place".
le conseil, considérant
que depuis 1800 la commune, dépouillée de ses sources thermales qui lui appartenaient de date immémoriale, s'est vu successivement enlever par l'Etat toutes ses autres propriétés ;
qu'en effet, en 1826, l'Etat a construit son grand établissement sur un terrain dont une partie appartenait à la commune ;
que pareil fait s'est renouvellé lors de la construction du petit établissement et ce malgré l'énergique opposition du conseil municipal et des habitants de Néris ;
que l'Etat a, en 1852, agrandi son parc au détriment de la commune et en supprimant des voies communales qui ont été incorporées au parc ainsi que cela est établi par une pétition des habitants et par une délibération du conseil en date du 6 février 1853 ;
que, récemment l'Etat s'est encore emparé d'une rue communale de 5 mètres de largeur longeant les propriétés AUBEL, MONESTIER et FAURE sur le côté gauche du grand établissement tranchant à son gré une question qui devrait être réglée d'un commun accord par des commissions municipales nommées sur l'invitation de l'Etat et qui n'ont pas été même convoquées ;
qu'en ce qui concerne la place dite des Baraques, une délibération du conseil municipal du 27 août 1865 établit que l'Etat n'avait pas encore songé sérieusement à s'en emparer, puisqu'à propros de construction de trottoirs le long de l'avenue des Bains, Mr le Sous Préfet demandait si cette place était communale, auquel cas, la dépense de construction de trottoirs en face de cette propriété serait à la charge de la commune, ce qui eut lieu en effet ;
que d'ailleurs ni l'Etat ni ses fermiers n'ont jamais cru sérieusement être les propriétaires de ce terrain puisqu'en 1887, Mr LEPAITRE, concessionnaires des Thermes, proposa à la commune qui l'accepta, un emplacement appartenant à l'Etat pour y placer les baraques de la compagnie, qui alors, comme aujourd'hui masquaient l'entrée du parc de l'Etat et que si Mr LEPAITRE eut cru être fermier de cette place, il eut purement et simplement obligé la commune à enlever ses baraques ;
que depuis cette époque l'Etat a essayé à différentes reprises de s'emparer de ce terrain et l'aurait peut être fait sans les chemins qui traversent cette place et qui ne peuvent être supprimés ;
que la commune jouit et a toujours jouit de cette place qui, d'ailleurs, est bordée de constructions sur tout le côté nord ouest, que ces constructions ont leurs accès par cette place et que jamais l'Etat n'a songé à empêcher ces propriétaires de se créer des droits qu'ils n'auraient pas eus si la réclamation de l'Etat eut été fondée ;
qu'en fait comme en droit, la commune est seule et réelle propriétaire de cette place ;
à l'unanimité dit que la commune s'oppose absolument à ce que l'Etat ou ses représentants fassent quoi que ce soit sur cette place sans l'autorisation du conseil municipal ; que tout en reconnaissant que ce quartier serait embelli si les baraques n'étaient pas sur cette place, la commune continuera comme par le passé à les y placer parce que malgré tous les sacrifices qu'elle a fait, et qu'elle est encore disposée à faire dans l'intérêt de la station, sa situation financière ne lui permet pas de supporter la baisse du prix de ferme des places que résulterait la suppression des baraques , la commune n'ayant pas de place autre où elle puisse les installer à moins cependant que l'Etat consente à lui donner une autre place convenable ou à lui payer une indemnité annuelle et sans que cette transaction donne à l'Etat aucun droit de propriété sur la place actuelle des baraques.
Demande de concession d'eau
Mr le maire donne lecture d'une lettre par laquelle Mrs ROBERT et Compagnie, 30 rue Dauphine à Paris demandent la concession pour la distribution d'eau dans Néris. Cette société compte acquérir et capter les sources de Mr BOISSIER, ajoutant que si leur demande est agréée en principe, ils soumettront au conseil un projet de contrat. Le conseil déclare être favorable, en principe, à l'adduction d'eau potable à Néris et invite Mrs ROBERT et Compagnie à formuler des propositions.
Demande de concession d'éclairage électrique
Mr le maire donne lecture d'une lettre par laquelle Mrs ROBERT et Compagnie demandent également la concession de l'éclairage électrique de la ville de Néris.
Le conseil déclare qu'il accepte le principe de l'éclairage électrique mais que la commune ayant un traité avec l'usine à gaz, Mrs ROBERT et Compagnie doivent, au préalable, s'entrendre avec le concessionnaire de l'éclairage par le gaz et formuler ensuite leurs propositions à la municipalité.
Tramway
Mr le maire expose qu'il a fait des demandes en vue de connaître où en est la question des tramways de Néris. Il croit savoir que le constructeur Mr GRAMMONT est toujours prêt à tenir ses engagements et désire construire la ligne de Néris en même temps que le réseau urbain de Montluçon. Malheureusement des retards imprévus, inexplicables, semblent faire croire qu'il existe à ce projet une opposition latente et systématique. Ainsi, le dossier qui, depuis longtemps, aurait du être soumis à l'enquête est, depuis fin juin entreles mains de la municipalité de Montluçon. Et pourtant, le conseil municipal de cette ville, dans sa séance du 28 novembre écoulé a pris une délibération favorable pour la prompte exécution des travaux. Il y a donc lieu d'insister auprès de l'administration pour qu'elle profite des bonnes dispositions du constructeur et fasse aboutir au plus vite un projet si impatiemment attendu par la population et si utile aux intérêts de la région.
Le conseil,
considérant que le tramway de Montluçon Néris est destiné à desservir une station thermale importante appartenant à l'Etat et empruntant une voie qui relève exclusivement de la grande voirie en qu'en ce qui concerne les terrains à occuper, aucunes difficultés ne sauraient être soulevées ;
considérant que chaque jour de retard apporté à l'exécution du projet GRAMMONT, compromet gravement les intérêts de Néris ;
est d'avis de prier l'administration de bien vouloir soumettre le projet GRAMMONT à l'enquête de commodo et incommodo dans les communes intéressées et autoriser la construction du réseau Montluçon Néris dans le plus brefs délai possible.