Poème sur la cavalcade de Néris en 1892
Nous sommes quelques-uns ici,
Sur deux siècles à cheval
Se souvenant d'un carnaval.
Une cavalcade à Néris
Etait alors en chaque esprit
De Barthélemy cette idée
Fut par le Maire décidée.
Chez tous volonté fut pareille
Pour sa réussite à merveille
Cette belle fête d'un jour
Sera à évoquer toujours.
Tu y étais toi, mon cher Georges
La déesse à la belle gorge,
Petit Achille avait grandeur,
Sur son char d'empereur !
En Turcs coiffés et costumés
Dans un grand tambour enfermés,
Musiciens de la fanfare
Y faisaient un joyeux tintamarre !
Dereure aîné tenait baguette
Trombone était Delarbeyrette
Jeune Mouly y pistonnait
Et son ami Clément buglait.
La Villa de la Casserolle
Cuisine montée sur Bagnolle
Où cuisiniers cuisinaient
En veste blanche et grand bonnet !
Autissier s'y distinguait,
Avec son collègue Pinguet,
Simulant préparer bons mets
Qu'attablés, attendaient gourmets !
Le char de l'Agriculture
Un vrai champ en miniature !
Clément, sacristain, labourait
Et blonde Pouénat trônait !
Après, le grand char de la Mine,
Trou noir, puits, ayant bonne mine
Suivaient, tenant lampes derrière
Les mineurs venus des Ferrières.
Ménanteau était en nourrice ;
C'était là curieux caprice
D'un petit homme intelligent
Qui faisait de pierre argent !
Dominant tout, le char des Eaux
Etait entre tous le plus beau.
Les Grands du Pays, adversaires,
Firent tous trêve pour le faire !
En un long rang, mains en leurs gants,
Filles et garçons élégants
Donnaient d'une noce figure
Qui avait vraiment grande allure !
Autour du tout caracolants,
Cavaliers étincellants !
C'était une très belle fête
Qui m'en est restée toujours en tête !
Faisons que dans notre Amicale,
De souvenirs l'on se régale !
Nombreux vous les rechercherez
Et vous nous les rapporterez !
Ainsi plus tard, nos remplaçants
Nous en seront reconnaissants !
Ce sera notre récompense
Et leur disons : Merci d'avance !
Poème écrit par Auguste Clairet, président de l'Amicale des Vieux Nérisiens" 1950